C’est la faute aux copies…
Une petite chaise, un petit bureau,
Une mauvaise posture, un stylo,
Un bras savamment replié
Comme une règle à ne pas dépasser.
Un petit bout de langue à tirer,
Et au milieu, une feuille de papier…
Bien à gauche, séparée d’un trait,
Pour tout bien délimiter…
Rien ne doit dépasser…
C’est très bien, « à l’évidence »…
La concentration s’installe parfaitement,
Concentration du petit auteur
Mais aussi celle qui l’entoure de cadres réducteurs.
Voilà le sujet ! Vas y dessine, écris, crée
maintenant !
C’est difficile, mais il s’applique
De la gauche vers la droite
De haut en bas,
En libérant assez d’espace,
Des interlignes pour faire de la place.
Qui n’ont rien à voir, mais n’ont pas manqué d’arriver.
Car à côté se trouve la fenêtre,
Elle est rarement ouverte en cette saison
Mais, si elle est placée là, c’est qu’il y a une raison.
Une bonne, à n’en pas douter…Peut être…
Détourne son regard, hors des bordures
S’arrachant des spirales et des coutures
Où on voulait enfermer l’élève .
Pour exprimer ce qui le rend heureux ?
Ou bien a-t-il besoin d’être prisonnier
Pour écrire ce qui le rend malheureux ?
Ça tout le monde le sait,
Plus on aspire à le trouver,
Plus on s’évade du malheur…
Ce qui nous fait vraiment plaisir ?
Ce qui nous manquera le plus
Quand on ne l’aura plus…
Faire un pas dans la marge, puis un autre
Glisser le pied arrière vers le plus avancé.
Les deux ensemble, bien
serrés,
Sauter dans une flaque…Puis une autre…
Et s’éclabousser de liberté…
J’ai illustré ce billet avec un poème de Jean Tardieu.
(La môme néant, Monsieur Monsieur)
Amusez vous à le lire, n’hésitez pas à imaginer les
personnages. Qui sont les personnages que votre conscience vous suggère ?
Qui mettez vous en scène ?