C'était comme si à ce moment de notre histoire, tout commençait…(1)
Pour finir, ou pour commencer, je vous propose un conte.
Résolument en deux parties... Résolument décalé
Et ils tombent bien ces "résolument"...
C’était comme une rivière dont les remous sont à peine
audibles…
C’était comme une petite Luciole s’amusant à luire dans le
calice d’une fleur.
C’était comme, il était une fois…
Quand soudain, tout bascula dans une fulgurante étincelle…
…Pfffffuuuiiiiiitttttttttt…
Et alors qu’elle étirait délicatement ces ailes,
Elle devint inquiète, quelque chose l’embêtait.
Elle sentait bien que quelque chose avait changé,
Mais plus surprenant encore, elle n’avait pas…Rêvé…
Pour faire sa toilette devant ce miroir improvisé.
La vue de son visage la troubla. Tout nouveau et
parfait !
Ses pattes, son ventre et ses ailes n’avaient plus les mêmes
reflets !
Pendant la nuit, la petite Luciole était devenue cristalline !
Elle n’avait pas prêté à ce qui l’entoure, toute son
attention,
Car depuis son réveil elle était bercée par une chanson.
Alors elle s’envola pour approcher la source harmonieuse,
Et tout son corps se mit à rayonner de lumières joyeuses…
Vers l’espace infini, ses paroles étaient transportées
A toutes les planètes, jusqu’à bercer la fleur apprivoisée
D’un petit garçon parti explorer les confins de l’Univers…
Délaissant son minuscule royaume stellaire
A la découverte d’un nouveau monde planétaire,
Ce petit garçon apprenait de merveilleuses histoires.
Sa course sur la Terre paraissait sans aucun sens,
illusoire,
Mais il suivait une étoile dans le ciel, et ce n’était pas
une comète…
C’était un tapis volant, une carpette
De laquelle dépassaient deux visages,
Qui fredonnaient ensemble un étrange message,
Dans lequel on pouvait entendre les mots rêve, et bleu…
C’est ainsi que ses pas le menèrent à l’orée d’un chemin
A la rencontre d’une jeune fille aux longs cheveux
noirs,
Qui attendait ce moment, en chantant près d’une rivière…
Un peu essoufflé et de marche lasse,
Le petit garçon aperçut Pocahontas…
Ils partagèrent de simples bonjours et ils s’observèrent...
Lui était blond comme le souvenir d’un champ de blés,
Elle était d’un jais luisant comme le ciel d’une nuit d’été
C’est ce qui les étonnait et animait leur conversation...
C’était l’orage qui s’approchait et assombrissait tout sur son passage.
La petite indienne se leva très vite et fit signe au petit
garçon de la suivre. Lui n’était pas inquiet, cette manifestation dans le ciel
était pour lui un nouveau mystère à découvrir.
Après un temps de marche forcée au milieu des arbres, Pocahontas
se rendit compte qu’elle était perdue et ne retrouvait plus son village. C’est
à ce moment que la petite Luciole fonçant tout droit pour échapper aux éclairs,
les devança, vrombissante de toutes ses ailes en survitesse.
Ils la suivirent
ne la quittant pas des yeux, et aperçurent enfin une lumière à la fenêtre
d’une maison. C’était une vieille chaumière toute délabrée dont la porte
s’ouvrit au bruit de leurs pas précipités.
Un vieil homme portant une longue barbe blanche apparut sur
le seuil. Impassible, il les observa, pendant que Pocahontas faisait de même,
mais avec un sentiment de crainte dans le regard.
Qui était ce personnage aux habits de magicien? Pocahontas
se souvenait des recommandations de ses parents, elle ne devait pas approcher une maison habitée par un homme médecine très puissant. Mais ce vieillard était
il Merlin ? Merlin le Mage ?
Ils n’échangèrent que peu de mots, Merlin, car c’était bien
lui, d’un ton très rassurant les invita prestement à entrer et à s’asseoir aussi
vite auprès du feu. Ce que fit sans discuter la petite indienne pour fuir les
éclairs et le tonnerre, tirant par la main le petit garçon qui salua très poliment
son hôte en souriant. Pour lui, les rencontres étaient toujours une source de
connaissance.
Merlin avait gardé une main sur la poignée de la porte et
continuait de les observer. Sa main libre lissait sa longue barbe.
Certes il attendait quelqu’un, mais il était surpris de les voir. Quelque chose clochait… Les
forces de l’imaginaire, pourtant si précises, avaient omis un détail. Et pas le
moindre….
Au dehors, il se passait quelque chose de terrifiant. L’Univers
était très en colère… Un jugement apocalyptique avait condamné toutes les petites terres intérieures, les "En-Nous" et menaçait directement les êtres qui détenaient ces petites parcelles, les cultivaient chacun à sa manière. Cet
orage extraordinaire était le premier persécutant.
Merlin savait ce qu’il convenait de faire, mais il était
très intrigué.
Il ne devait rencontrer qu’un seul enfant…Et ce soir ils
étaient deux…
La prophétie était elle erronée ? Merlin très perplexe
s’installa à la table des préparations magistrales, se saisit d’un grand livre
à la couverture de cuir rouge et l’ouvrit en son
milieu. Il compulsa, tourna les immenses pages, sauta des chapitres, chercha
pendant de longues minutes, mais manifestement, il ne trouvait pas la solution
dans son vieux Grimoire.
Très silencieux sur son perchoir, le Grand Duc avait dressé
ses aigrettes.
Il y avait dans la pièce une petite Luciole aux couleurs
vives, et ça l’inquiétait.
Il n’osait pourtant prononcer un seul hou. Il ne voulait pas
déranger Merlin qui avait négligemment posé son chapeau, à côté de lui sur la
table aux épices et se tenait la tête entre les mains… Il réfléchissait
maintenant…
Il ne restait qu’une solution d’influence, et Merlin
l’imaginait de la dernière chance ...
A suivre...